Comme promis Amor Mouas vous propose un nouveau récit toujours en rapport avec ses souvenirs d’enfance.
Aujourd’hui il s’agit de l’histoire de la légende de la source.
Vous pouvez découvrir cette histoire vécue en cliquant sur ce lien pour ouvrir le fichier PDF:
A bientôt
Bien amicalement
SkikdaMag
La LEGENDE de LA SOURCE « AÏN-ZITARI »
En fait de légende il s’agit plutôt d’une histoire vraie qui avait eu pour théâtre un lieu au delà de Guerguer, une colline boisée de chênes liège, d’oliviers sauvages, d’azeroliers et recouverte de lentisques, cistes, « Guendoul » (le calycotome) et autres épineux. Une source, autrefois impétueuse, jaillissait au pied d’une seconde colline formant contrefort d’un sommet donnant à l’arrière sur Mengouche et le douar Melilla, berceaux de la plupart des tribus qui formeront par la suite la population Auribeaudoise.
En contrebas de la source, les espaces défrichés ont donné des terres cultivables où jadis s’élevaient fièrement deux fermes dominant la vallée, « Aquilina » et « Kadache ». Mais un jour, brutalement, le silence s’est abattu sur ces lieux prospères et plein de vie…De l’une et de l’autre ne subsistent que des ruines ; on reconnaît ça et là les restes de l’abreuvoir des animaux, on devine dans les décombres les étables, les écuries, les cuisines révélées par les restes des fours de briques rouges.
Avant l’apparition du tracteur, les labours en ces lieux , ont longtemps été réalisés par des bœufs, rarement par des chevaux destinés plutôt à tirer charrettes, chariots et autres carrioles pour le transport des semences et des gerbes de blé convoyées non loin à la place de battage, mais aussi transporter des personnes en l’absence de routes et d’engins motorisés. Pour les travaux des champs, les bœufs étaient tout indiqués en raison de leur force et de leur légendaire docilité ; ils étaient choisis dès leur jeune âge « l’aajmi » puis castrés de façon barbare à l’aide de deux rondins de bois après avoir été ligotés ; les pauvres bêtes subissaient le supplice en poussant de puissants beuglements que l’on entendait loin à la ronde.
Arrivés à l’âge adulte, ils avaient alors une taille impressionnante et une volumineuse masse musculaire qui les faisait déambuler nonchalamment ; et c’est cette démarche chaloupée qui leur a valu le sobriquet de « Ramoul zitari »; un gallicisme de notre dialecte local qui signifie à peu prés « rouler les épaules, ou les mécaniques ».
Dans les années trente, peut être même plus tôt, l’un de ces animaux de trait qui s’était aventuré du côté de la source, attiré certainement par l’eau pour étancher sa soif, s’est trouvé piégé dans un marigot creusé en contrebas par la chute en cascade de l’eau. S’étant longtemps débattu pour s’extraire du piège, après une journée de lutte, perdant ses forces, la pauvre bête s’est noyée malgré les efforts des personnes accourues à son secours ; la prise difficile et son énorme poids n’avaient pas permis de l’aider à s’extraire de la boue ; et c’est depuis ce jour là que les habitants alentour puis ceux du village, en souvenir du martyre de cet animal, ont donné naissance à la légende d’Aïn –Zitari.
Autrefois la source jaillissait, limpide et abondante, nourrissant tout sur son passage, abreuvant bêtes et habitants des lieux, embellissant gracieusement le paysage des nombreux rus nés du parcours de ses eaux chantantes où les oiseaux de toutes sortes gazouillaient, frétillaient des ailes en se vautrant de plaisir dans son écume et nichaient au sommet des arbres qui les longeaient, la tourterelle dans le feuillage des chênes liège, la fauvette et le chardonneret sur les branches des azeroliers, le pinson dans l’aubépine ; de l’aube au crépuscule, la vie s’épanouissait dans un concert de cris et de chants entremêlés.
Hélas, avec les années et le réchauffement climatique qui se fait ressentir depuis des décennies dans ces contrées exclusivement agricoles, elle s’est aujourd’hui asséchée ; les lits des rus qui y prenaient naissance demeurent désolément secs pendant l’été mais avec les premières pluies ils reprennent vigueur, leurs cours s’emplissent de vies sautillantes et coassantes, les lentisques suivent leurs courbes ombrageant et protégeant de rares et précieuses plantes et fleurs tel le cresson de fontaine et les cyclamens qui ne poussent encore qu’en ces lieux.
Mais il y a trois ans de cela, comme un volcan qui se réveille après une longue léthargie, la source s’est rappelée au souvenir des riverains médusés, elle a de nouveau jailli dans une explosion d’écumes sablonneuses charriant tout sur son passage, des branches d’arbres, des pierres, des arbustes déracinés, pour le grand bonheur des Auribeaudois qui attachent à la mystérieuse source un certain pouvoir depuis ce jour qui avait vu une pauvre bête périr par sa malédiction.
Amor MOUAS, enfant d’AURIBEAU
(A suivre…)
Moi en tant qu’Auribeaudois je n’ai jamais entendu parler de la source AIn zitari.mais quand j’étais écolier.Je me suis rendu souvent avec mes camarades de classe a la source d’el bekkouche..tt le village était alimenté en eau potable à partir de cette source..même la fontaine publique( aujourd’hui disparue)avec ses 4 bassins qui servait au lieu et plt a abreuver les bêtes de tt les villageois..au lieu et place de cette fontaine des énergumènes ont construit un arrêt de bus..quelle folie,?..Auribeau a perdu de sa splendeur..je ne reconnais plus le village de mon enfance.et je suis triste quand je vois l’état lamentable des rues..l’arrachage des bougainvilliers..le jardin de Mr Balayé a était encerclé par le béton .. que vais-je dire encore?RIEN à la prochaine
Vagabondant sur les riches pages de Skikdamag, je découvre cette légende de la source Aïn Zitari.
Amor, imprégné de vues, de bruits, de vécu, sait nous décrire tout le ressenti de sa jeunesse. Nous l’encourageons à nous nourrir de sa belle prose.